Les mesures et prélèvements font partie intégrante du métier de diagnostiqueur immobilier. Ces opérations doivent être menées conformément à la réglementation pour garantir des diagnostics fiables. Elles concernent principalement la recherche d’amiante et de plomb.
La détection d’amiante est obligatoire dans de nombreux cas pour tous les logements dont le permis de construire a été délivré avant le 1er juillet 1997. Suivant les cas, l’amiante peut être recherché dans les matériaux ou l’air ambiant. Lorsque les examens visuels et l’étude des documents de construction ne suffisent pas, le diagnostiqueur peut procéder à des prélèvements d’échantillons. Ceux-ci ne doivent pas être destructifs, sauf dans le cadre de chantiers de démolition.
Les professionnels procédant aux mesurages des niveaux d’empoussièrement de fibres d’amiante doivent être accrédités Cofrac. Cette accréditation comporte deux volets : le prélèvement et le comptage, pour un total de 5 accréditations. Certains organismes ne font l’objet que d’une accréditation partielle.
Deux méthodes sont utilisées en fonction de la nature des matériaux :
– méthode MOLP (microscopie optique à lumière polarisée) pour les matériaux fibreux
– méthode MET (microscopie électronique en transmission) pour les matériaux non fibreux
La méthodologie retenue est définie par la norme NF EN 45003.
L’opérateur aspire l’air ambiant à l’aide d’une pompe munie d’un filtre qui retient les fibres d’amiante. Le filtre est ensuite envoyé au laboratoire pour analyse par microscope électronique à transmission analytique (META). Les résultats sont exprimés en fibres par litre selon la formule C = N x SA où C= concentration calculée, N = nombre total de fibres comptées et SA = sensibilité analytique, avec un intervalle de confiance de 95 %.
Seules les fibres d’une longueur supérieure à 0,5 mm sont prises en compte dans les résultats. Cette technique est utilisée aussi bien pour les mesures sur l’air ambiant, les contrôles périodiques, les phases avant et pendant travaux, les mesures dans l’environnement proche du chantier, la détection de fibres d’amiante sur les vêtements du personnel ou les contrôles à la restitution des locaux après retrait de l’amiante et levée du confinement.
La méthode de détermination de la concentration en fibres d’amiante est définie par la norme NF X 43-050.
L’amiante présent dans certains enrobés bitumineux peut représenter un danger pour les personnes intervenant sur les chantiers de voirie. La caractérisation des enrobés bitumineux s’effectue en premier lieu à partir des informations disponibles (ressources documentaires telles que dossier de l’ouvrage exécuté (DOE) ou dossier d’intervention ultérieure sur l’ouvrage (DIUO). Si les informations sont insuffisantes, il est procédé à un carottage suivi d’une analyse.
– articles R. 4412-144 et suivants du Code du travail
– Guide d’aide à la caractérisation des enrobés
– Guide INRS ED 6142
– décret 2012‐639 du 4 mai 2012 – modalités de mise en oeuvre du carottage
Lors de la mise en oeuvre d’un CREP (Constat de Risque d’Exposition au Plomb), des prélèvements sont nécessaires dans plusieurs cas, en complément de l’utilisation de l’appareil à fluorescence X :
L’opérateur doit alors procéder à un prélèvement d’au moins 1 gramme et 1 cm² portant sur toutes les couches de revêtements, si possible sans impacter le support. Toutes dispositions doivent être prises pour éviter la propagation de poussières. L’échantillon est ensuite transmis à un laboratoire accrédité. Celui-ci procédera à une analyse du plomb acido-soluble par Spectométrie d’Absorption Atomique après minéralisation HCI (mode flamme). Les résultats sont exprimés en mg/g.
Lorsque des travaux sont menés sur des locaux contaminés par le plomb, les déchets issus du chantier doivent être traités conformément à la réglementation : résidus de décapage et de grattage, équipement de protection des sols, chiffons et ustensiles de nettoyage notamment. Suivant leur nature et leur teneur en plomb, les déchets devront être traités, stockés, recyclés ou incinérés.
Après prélèvements, des échantillons sont transmis à un laboratoire accrédité qui doit procéder à un essai de lixivation. Les échantillons sont broyés et lixivié pendant 24 heures. Le laboratoire procède ensuite au dosage du plomb par spectrométrie d’émission plasma à couplage inductif (ICP/AES). Les déchets comportant une concentration de plomb lixiviable supérieure à 50 mg/kg doivent faire l’objet d’un traitement afin de ramener le taux de plomb à un niveau inférieur à cette limite.
– norme NF EN 12457-2
– Arrêté du 28.10.2010 annexe II, critères d’acceptation en CET de classe 3
La teneur en plomb de l’eau potable est limitée à 10 μg par litre depuis le 25 décembre 2013. Le diagnostic porte uniquement sur les canalisations situées en aval du compteur d’eau et ne concerne donc pas le réseau public d’approvisionnement. L’opérateur doit dans un premier temps repérer les canalisations susceptibles de contenir du plomb. Il doit ensuite prélever 1 litre d’eau en une seule fois sur un robinet utilisé pour la consommation courante. Pour un logement collectif, d’autres points de collecte doivent être ajoutés : point de raccordement avec le réseau public, robinet d’un logement situé au rez-de-chaussée, puis un à chaque étage. Les échantillons sont ensuite analysés par un laboratoire accrédité Cofrac.
– Arrêté du 31 décembre 2003 – échantillonnage des métaux présents dans l’eau de consommation
– Circulaire DGS/SD7A n° 45 du 5 février 2004
– Arrêté du 11 janvier 2007
– norme AFNOR FN P 41-021
Tous droits réservés - Copyright © 2017 - Crée par First consulting group